Créé en 1987, notre musée est né de la volonté des habitants de sauvegarder et protéger les lieux de fabrication et les collections, ainsi que partager leur histoire de labeur dans cette proto-industrie.
Sauvegarder des lieux de production de peignes. En effet ceux-ci étaient fabriqués soit dans des ateliers plus ou moins importants, maitrisant la totalité des opérations de fabrication, soit dans des petits ateliers souvent attenant ou à côté des habitations des peigneux qui réalisaient plutôt une partie de la fabrication.
Protéger ces lieux des affres du temps, des destructions ou des transformations pour réutiliser ces espaces.
Recueillir les collections privées, données par de nombreuses familles de peigneux, les présenter.
Partager l’histoire des peigneux. Des dons de machines de fabrication des peignes ont permis de reconstituer un atelier complet, incluant toutes les étapes de la production à la commercialisation.
Vers 1870, comme la plupart des communes rurales, les habitants vivent de l’agriculture.
A Ezy les coteaux calcaires sont plantés de vignes productrices d’un vin aisément transportable vers Paris via les voies fluviales. Malheureusement le phylloxera vient attaquer et détruire les vignes, productrices d’une part importante des ressources des habitants. Loin de se résigner, les ézéens relèvent la tête et cherchent comment retrouver une activité productrice de richesses. Les circuits commerciaux, pour le vin, sont déjà existant avec la capitale. Le savoir-faire commercial permettra de recréer rapidement des liens dans d’autres domaines. L’élevage bovin local, producteur de déchets non valorisables tels les cornes, sera la base de la reconstruction. Les cornes, puis des matériaux plus nobles, écaille de tortue, ivoire, argent, pierres semi-précieuses, venant par bateau puis le train, serviront à la fabrication de peigne et parures de tête, véritables bijoux d’art. La ténacité des habitants, leur ardeur au travail, la dextérité de certains, permettront l’essor de cette activité pratiquée dans des ateliers individuels ou collectifs. Bientôt le savoir-faire est reconnu et les fabrications s’exportent. Monsieur Massot, peigneux à domicile, deviendra fournisseur officiel de la cour d’Angleterre.
Ce village de 1300 habitants emploie désormais plus de 2000 personnes.
La prospérité revient. Celle-ci vient refaçonner la vie locale avec la construction de superbes demeures, la production locale de machines spécifiques destinées à la fabrication des peignes, l’arrivée du train et la création d’une gare.
La concurrence de nouvelles matières synthétiques provoquera le déclin de cette activité qui perdurera encore quelques temps après 1950.