Séverine Guillotte 2013 Ferme-musée du Cotentin
La société française a ignoré pendant longtemps l’existence professionnelle, sociale et statutaire de la moitié de sa population. Ainsi, les premières études historiques concernant les femmes datent seulement des années 1970 et celles sur les agricultrices sont encore plus récentes !
Dans l’agriculture, les évolutions ont été lentes, sans doute en raison de la forte imbrication entre la cellule privée de la maison et la cellule professionnelle de l’exploitation. Cette confusion contribue à ce que la société ignore le travail des femmes jusqu’au milieu du xxe siècle environ. Pourtant, ces paysannes, ouvrières hautement polyvalentes, cumulent bon nombre de travaux domestiques et agricoles.
Celles qui se disent « Cent professions » sortent progressivement de leur clandestinité après la seconde guerre mondiale, grâce à une lente évolution dans la reconnaissance de leurs compétences et à l’instauration, très tardive, d’un véritable statut.
Aujourd’hui, les femmes deviennent agricultrices par choix professionnel et choix de vie. Certains clichés sont tenaces mais les représentations les concernant sont sérieusement ébranlées depuis une vingtaine d’années. En cent ans, le chemin parcouru est significatif.
(Plus d’informations sur l’exposition itinérante Cent professions)