La société française a ignoré pendant très longtemps l’existence professionnelle, sociale et statuaire de la moitié de sa population. Ainsi les premières études historiques concernant les femmes datent seulement des années 1970, et celles sur les agricultrices sont encore plus récentes !
Dans l’agriculture, les évolutions ont été plus lentes que dans d’autres secteurs de la société, sans doute en raison de l’intime imbrication entre la sphère privée de la « maison » et la sphère professionnelle de l’exploitation qui s’organisant, au sein du couple, une répartition des tâches définie depuis des générations. Cette confusion contribue à ce que la société ignore le travail des femmes jusqu’au milieu du XXe siècle environ. Pourtant, ces paysannes, ouvrières hautement polyvalentes, cumulent des savoir-faire dans les travaux domestiques et les activités de la ferme.
Femmes de paysans devenues agricultrices, elles sortent progressivement de leur « clandestinité » après la Seconde Guerre mondiale, grâce à une lente évolution dans la reconnaissance de leurs compétences et à l’instauration d’un véritable statut.
En un siècle, le chemin parcouru est significatif puisqu’aujourd’hui, l’agriculture, et particulièrement l’élevage laitier, se conjugue aussi au féminin.
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