Accueil > musées > Musée Eugène Boudin > Un phare pour l’art. L’Académie Julian à Honfleur (1949-1957)
Un phare pour l’art. L’Académie Julian à Honfleur (1949-1957)
En 1949, le sculpteur André Del Debbio (1908-2010), co-directeur de la fameuse école privée de peinture et de sculpture fondée par Rodolphe Julian à Paris en 1868, découvre le phare de l’hôpital de Honfleur, sur le littoral normand. Il suggère alors l’idée que l’Académie Julian l’acquière et y envoie chaque été les lauréats de son Prix de peinture, afin que ceux-ci puissent s’exercer sur le motif, comme d’autres célèbres artistes l’ont fait avant eux. C’est ainsi que la ville va accueillir de jeunes peintres – parmi lesquels René Décrion, Lee Owens, Alain-Paul Gerbaud ou encore François-Xavier Lalanne, le futur sculpteur animalier – et devenir le théâtre d’une expérience aussi singulière que brillante durant quelques années. C’est cette histoire méconnue que l’exposition présente veut raconter.300
Du 2 juillet 2022 au 7 novembre 2022
Un phare pour l’art. L’Académie Julian à...
ExpositionMusée Eugène Boudin - Honfleur (14)
En 1949, le sculpteur André Del Debbio (1908-2010), co-directeur de la fameuse école privée de peinture et de sculpture fondée par Rodolphe Julian à Paris en 1868, découvre le phare de l’hôpital de Honfleur, sur le littoral normand. Il suggère alors l’idée que l’Académie Julian l’acquière et y envoie chaque été les lauréats de son Prix de peinture, afin que ceux-ci puissent s’exercer sur le motif, comme d’autres célèbres artistes l’ont fait avant eux. C’est ainsi que la ville va accueillir de jeunes peintres – parmi lesquels René Décrion, Lee Owens, Alain-Paul Gerbaud ou encore François-Xavier Lalanne, le futur sculpteur animalier – et devenir le théâtre d’une expérience aussi singulière que brillante durant quelques années. C’est cette histoire méconnue que l’exposition présente veut raconter.
Attiré dans la ville à l’occasion d’une visite à une amie habitant le Pays d’Auge, qui lui décrit Honfleur comme une ville où beaucoup d’artistes peignent sur le motif, André Del Debbio y découvre le phare dit de l’Hospice ou de l’Hôpital en 1949 ; il en suggère alors l’achat a l’Académie Julian et à sa directrice Cécile Beldent, avec l’idée d’y envoyer chaque été les lauréats de son Prix de peinture, dotés d’une bourse et d’un hébergement dans l’un des hôtels de la ville.
La réalisation de ce projet honfleurais va donc constituer un objectif permettant, au-delà des pratiques d’atelier classiques de la rue de Berri, de dépayser les conditions de création de ces élèves parisiens en leur offrant la possibilité de s’exercer à la peinture de paysage, sur le motif. L’endroit, par la spécialité qu’il s’en était faite, ne pouvait être mieux choisi.
Si la présence des premiers boursiers à Honfleur, dans le phare nouvellement acquis par l’Académie, a lieu en 1950, il est en tout cas quasi certain que l’aventure honfleuraise prend fin avec l’année 1957, suite à l’arrêt de l’organisation du Prix de peinture rue de Berri. La diminution du nombre d’élèves et la fin du G.I. Bill original en 1956, occasionnant de moindres rentrées financières pour l’Académie, peuvent l’expliquer.
Outre cela, on constate qu’il n’est pas aisé de retrouver la trace des artistes qui fréquentèrent l’Académie après sa réouverture en 1946, si l’on souhaite examiner quelle fut ensuite leur “carrière”. Si certains deviendront célèbres — tels Francois-Xavier Lalanne (1927-2008), Jean Cabut, dit Cabu (1938-2015), ou les Américains que nous avons cités précédemment —, beaucoup demeureront inconnus, souvent parce que leur chemin professionnel les emmènera tout simplement vers d’autres disciplines. Les femmes, par leur mariage, changeront quant à elles de nom de famille, devenant ainsi d’autant plus difficiles à identifier.